Des recherches, j'en ai fait pas mal sur des sites d'éleveurs de bétail et celui de l'INRA et toutes ont confirmé les propos de mon boucher. Voici mon court exposé sur ce sujet brûlant, ça va saigner et j'en suis désolée. Il existe trois catégories de vaches : les vaches laitières qui comme leur nom l'indique produisent du lait, les vaches de races à viande (dites allaitantes) et les vaches mixtes. Penchons-nous sur les premières. Placées dans des boxes, ces vaches d'à peine 2 ans sont maintenues en lactation pendant 8 mois tout en ayant une insémination artificielle en vue de produire un veau ou une génisse. Au lieu de vivre 20 ans, elles seront abattues dans le meilleur des cas vers leurs 8 ans, faute de produire du lait en quantité suffisante. Ces pauvres vaches développent alors des malformations, souffrent d'une forme d'arthrite dûe aux produits ingérés (antibiotiques, sulfamides, tranquilisants, hormones, anabolisants, vaccins) et au poids de leurs pis surgonflés. On comprend pourquoi, imaginez-vous vivre enceinte dans une cage où l'on ne peut se retourner ni marcher pendant 9 mois, il en faut des médocs pour tenir le choc. Je vous vois faire la grimace et autant être sincère, c'est le but. Un bon électrochoc, cela ne fait pas de mal, surtout lorsque c'est pour éveiller des consciences, tout du moins je l'espère. En même temps, je vous fais grâce de photos qui m'ont soulevé le coeur et préfère vous montrer de jolies vaches qui pâturent tranquillement à côté de chez moi. Après avoir été essorées et usées dans des conditions abominables, ces vaches laitières sont ensuite engraissées avec des compléments nutritifs et autres produits douteux comme de la sciure de bois, du papier journal déchiqueté, de la paille synthétique, de la graisse non comestible... Elles peuvent gagner jusqu'à 2 kg de masse par jour. Ensuite, ses vaches de réforme sont abattues, vendues à des grossistes et arrivent dans les boucheries de supermarchés. Le jus qui coule dans les biftecks, vous voyez d'où il vient désormais. Il faut savoir qu'à l'époque de la vache folle, le virus a été détecté à 93 % chez les races laitières.


  


Quant est-il des races à viande (Charolaise, Blonde d'Aquitaine, Salers, Limousine) ? Elles représentent 30 % de la production française et sont destinées à la boucherie artisanale. Leur condition de vie n'a absolument rien à voir avec leurs soeurs laitières. Voici une synthèse du cahier des charges pour les Salers Label rouge. Leur alimentation est constituée de 80 % minimum d’herbe pâturée, d’herbe conservée et de fourrages (dont 75 % minimum sont produits sur l’exploitation). En été, elles pâturent dans des prairies et en hiver, elles sont placées dans une étable saine, correctement aérée, avec une litière paillée entretenue et des points d'eau potable propre et à volonté. La réglementation impose l'absence d’antibiotiques, de substances hormonales, de farines ou graisses issues de farines d’origine animale et de contaminant chimique. Je pourrais continuer sur ma lancée mais concrètement, c'est le jour et la nuit. A 200 mètres de chez moi, j'ai un éleveur de bovins très pointilleux et ses vaches, je les vois tous les jours. Je les prends en photos, je regarde avec émerveillement les veaux téter les mamelles de leur maman, je les surprends même en train courir parfois...


                    


Après tout cela, certains végétariens pourraient me demander pourquoi je continue à manger du boeuf, ils pourraient m'opposer que cette recette de carbonade flamande (de Clothilde de Chocolate & Zucchini ) est bien contradictoire avec le triste constat que je dresse. Pour recentrer le débat, je veux simplement manger du vrai et du bon, et même un animal. J'aimerai que les consommateurs omnivores se décident enfin à boycotter cette viande torturée et assassinée. L'argument du prix n'en ai pas un. Le paleron que j'ai acheté chez mon boucher pour ce plat mijoté est au même prix qu'en grandes surfaces : 17,90 euros le kilo. Je consomme de la viande 3 ou 4 fois par semaine, pas plus car à côté je mange beaucoup de céréales apportant des protéines. Acheter de la viande chez le boucher, le voir la découper, c'est prendre conscience de ce que l'on mange. Voilà, peut-être que je ne vous ai pas mis en appétit, seulement, cela faisait un petit moment que je voulais traiter cette question avec vous. J'attends vos réactions, vos questions. Si vous avez lu jusqu'ici, c'est qu'au final, cette supercherie industrielle vous dérange un peu et que vous êtes presque prêts à changer et à modifier votre comportement d'achats. De la mal bouffe au goût de l'authentique, il n'y a qu'un pas, croyez-moi.

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Ingrédients pour 6 personnes
1,5 kg de viande de boeuf à braiser (gîte, paleron, jumeau…) - 6 oignons - 20 g de beurre doux - 3 cuillères à soupe de farine - 3 cuillères à soupe de vinaigre de vin rouge - 1 litre de bière blonde ou ambrée - 3 cuillères à soupe de vergeoise brune (ou cassonade) - 2 feuilles de laurier - 4 branches de thym séché -3 clous de girofle - 8 tranches (160g) de pain d’épices - sel, poivre
Temps de préparation : 40 min
Coût : raisonnable (6 euros par personne)
Niveau : facile

1. Découpez la viande en tranches épaisses. Epluchez les oignons et coupez-les en rondelles.

2. Dans une cocotte, faites dorer les tranches de viande dans le beurre fondu. Faites-le en deux fois si la cocotte est petite. Assaisonnez. Ajoutez la farine et les oignons. Mélangez bien et laissez cuire 5 min tout en remuant, pour attendrir les oignons sans les colorer.

3. Ajoutez le vinaigre et laissez cuire 2 min. Puis ajoutez la bière, 50 cl d’eau, la vergeoise, le thym, le laurier, les clous de girofle et 5 tranches de pain d’épices coupées en morceaux. Portez à ébullition, couvrez puis baissez le feu pour laisser mijoter 2h45.

4. Retirez le couvercle, augmentez le feu et faites cuire à découvert en remuant, jusqu’à ce que la sauce ait réduit de moitié.

5. Faites griller les tranches de pain d’épices restantes et coupez-les en cubes.

6. Servez la carbonade avec des petites pommes de terre vapeur et les cubes de pain d’épices grillés.

N.B. : merci à Clothilde pour cette délicieuse recette ! La sauce est onctueuse et légèrement sucrée, la viande se détache facilement, j'ai adoré.


                    


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