lundi 15 avril 2013
Pain fourré au pesto d'ail des ours et à la tomme du Jura
Enfin, le printemps est là ! Je ne vais pas épiloguer sur le mauvais temps que nous avons eu ici dans le Berry, l'objectif de ce billet étant de célébrer l'arrivée du soleil. La saison de la cueillette est donc lancée et le premier réflexe, pour les amateurs de cuisine sauvage comme moi, est de se rendre dans leurs coins de prédilection. Vendredi matin, le ciel était un plus clair que d'habitude. Direction La Borne, pour ramasser mes premières feuilles d'ail des ours (cliquez sur le lien pour lire sa description botanique)...
Arrivée sur place, première constatation : il y a bien 2 à 3 semaines de retard. Faute de chaleur, la plante n'a pas proliféré comme les années précédents et les feuilles, habituellement longues comme ma main, ne dépassaient pas les 10 cm. Qu'importe, elles étaient bien vertes et odorantes ! Une fois mon panier rempli, je suis rentrée à la maison (dare-dare, il pleuvait à nouveau !) pour réaliser mon pesto d'ail des ours et surtout cette recette qui me faisait de l'oeil depuis longtemps. J'avais tous les ingrédients : le pesto, une boule de pain de campagne et de la tomme du Jura (achetée chez le fromager Thierry Mornet, 78 rue d'Auron à Bourges). Quelle odeur sublime dans la cuisine ! A peine sorti du four, pif pouf, je prends quelques photos, j'emballe ce pain fourré dans un sac. Il était grand temps d'aller chercher les enfants au collège, direction l'Ain pour aller voir mon frère et sa "petite" tribu".
Le soir même, très heureux de nous retrouver tous ensemble, nous avons partagé ce pain aillé et filant de fromage, autour d'un bon vin rouge, un Rasteau. Un bonheur simple, comme on les aime. A table, je demande à mon frère le programme du week-end. "Il y a une petite forêt entourant un étang pas très loin de la maison, à 15 minutes à pied. Si tu veux y aller, je t'indique le chemin demain".
Samedi après-midi, 15h00, soleil de plomb. Je pars à la découverte de la fameuse forêt entourant le lac Neyton, avec une grande enveloppe en papier kraft pour ramasser des plantes, au cas où. Au bout du chemin des Forêts, le long de la rivière le Cotey, je tombe sous le charme des lieux. Une biodiversité rare où cohabite une multitude de plantes sauvages comestibles et d'espaces naturels variés. A travers ma grille de lecture botanique, je me dis que je peux trouver de l'ail des ours. Une rivière (la plante aime l'eau), une forêt très vallonnée (elle aime l'ombre, la fraîcheur, les fonds de vallons et les bas de versants), composée de chênes, de frênes et d'érables sycomores... Tandis que je réfléchis en marchant, balayant mécaniquement du regard le sol (comme je peux le faire pour les champignons), je perçois de loin des plants qui me sont très familiers : de l'ail des ours, yes !
Bien évidemment, je me suis gardée de ramasser de suite les feuilles placées au bord du chemin. C'est certainement un bon spot à pipi pour les chiens ! Comme la plante pousse en colonie (jamais seule), elle devait forcément s'éclater un peu plus loin dans la forêt, à l'ombre du regard des quelques promeneurs (qui m'observaient avec une certaine circonspection... il faut dire que j'étais à quatre pattes en train de remplir une enveloppe kraft). Je m'aventure alors dans le sous-bois escarpé, difficilement accessible avec ses troncs d'arbres morts qui barraient mon chemin. Suivant instinctivement la trace d'un lit de ruisseau asséché et jonché de galets multicolores, je découvre enfin la station dans son immensité. Pas un bruit, si ce n'est qu'un pic, au loin, martelant en rythme un tronc probablement truffé d'insectes. J'étais ébahie, heureuse et absorbée par la magie de ce sous-bois, à quelques minutes de chez mon frère ! Retour à la réalité en quelques secondes. Un sms de ma nièce : "Tata, t'es où ? Je m'inquiète ?". Mince, il est 18h30 !
Je suis retournée chez mon frère, toute guillerette à l'idée de lui annoncer la bonne nouvelle. Il pouvait faire son pesto d'ail des ours tout seul et reproduire le fameux pain fourré qui lui avait tant plu la veille. La recette n'est pas compliquée, je sais qu'il s'en sortira comme un chef. Il suffit de couper le pain en le quadrillant profondément et de le farcir de fromage à pâte pressée cuite (Abondance, Beaufort, Comté...) ou non cuite (Saint-Nectaire, Reblochon, Tomme du Jura...), de pesto (d'ail des ours, de basilic, de tomates séchées...), de champignons grillés...
DÉDICACE ET DÉGUSTATION A PARIS, samedi 20 avril - Chers lecteurs parisiens, si vous ne connaissez pas l'ail des ours et souhaitez en déguster, je vous donne rendez-vous samedi prochain, à la Biocoop Le retour à la terre (dans le 5ème), de 12 h à 14 h et à la librairie Millepages à Vincennes à partir de 16 h. Venez nombreux !
Ingrédients (pour 4/6 personnes)
100 g de feuilles d'ail des ours - 50 ml d'huile d'olive - 1 bonne pincée de sel - 1 pain de campagne rond - 200 g de Tomme du Jura
Temps de préparation : 25 min
Niveau : facile
Coût : économique
1. Lavez et essorez soigneusement l'ail des ours. Mixez-le avec l'huile d'olive et le sel jusqu'à l'obtention d'un pesto. Réservez.
2. Préchauffez le four à 180 °C. Coupez le pain en le quadrillant avec un couteau (3 cm x 3 cm), en laissant 2/3 cm de fond, de façon à ce qu'il se tienne encore correctement.
3. Coupez les 2/3 de tomme du Jura en fines tranches de 3 cm par 3 cm. Glissez-les dans les fentes du pain. Faites de même avec le pesto d'ail des ours, à l'aide l'une cuillère à café. Râpez le reste de fromage et disposez-le sur le pain.
4. Enfournez pour 20 minutes, jusqu'à ce que le pain soit doré. Placez-le sur une planche en bois et servez pour l'apéritif, avec un bon vin rouge.
D'autres recettes par ici !
Mini-pizzas à l'ail des ours, à la Mozarella et au crottin de Chavignol
Charlotte aux asperges, mousse de chèvre et pesto d'ail des ours
Commentaires
J'adore! Je n'ai plus qu'à trouver de l'ail ours ;-)
— Laure, le 15 avril 2013 à 21:32Quelle merveille ce pain fourré! J'envoie mon homme à la cueillette ce weekend. De ses randos VTT dans les bois, il sait où le trouver ce bel ail des ours.
— Céline {Artichaut et cerise noire}, le 16 avril 2013 à 08:27Hummm...ça fait envie...
— marionette, le 16 avril 2013 à 08:57De quoi se motiver à explorer les forêts du coin....ou se rabattre sur une autre sorte de pesto pour tester ce pain (avec les bons pains de mon boulanger bio)...
Bonne fin de semaine (je serais à Paris mercredi et jeudi :( mais pas samedi)
à bientôt!
J'ai lu en diagonale ton billet, parce que la recette me faisait trop envie (et qu'il faut que je file acheter du vinaigre !).
— La Belle au Blé Dormant, le 16 avril 2013 à 09:30Ici aussi, l'ail des ours a du retard, mais j'ai quand même pu cueillir un petit seau de boutons (d'où le vinaigre - je vais aussi acheter de la tomme !).
Le printemps est enfin là, cela fait tellement de bien... Et les sous-bois parfumés à l'ail des ours ont un effet si apaisant sur moi...
superbe !! j'ai vu ce genre de pain plusieurs fois et il me tentait déjà beaucoup mais là avec de l'ail des ours rhoooo cela doit être à tomber ! ce weekend : direction la fôret !!!
— Mélanie, le 16 avril 2013 à 09:33belle journée
Mélanie
Toujours agréable la lecture et cette promenade virtuelle dans les bois... Jolies photos dans les tons verts.
— Valérie, le goût en éveil, le 16 avril 2013 à 09:35Une recette comme je les aime : rustique, simple, goûteuse et qui a la classe ! A tester absolument. Merci !
— Sweet Faery, le 16 avril 2013 à 11:53Ca a l'air d'être tout simplement une tuerie!!! Et puis les photos sont magnifiques!
jesuisbelleetalors.com
— Caroline, le 16 avril 2013 à 15:26J'avais vu une recette similaire sur le blog de Piment Oiseau ... Ton pain fourré est tout aussi appétissant ! C'est dommage que l'on ai encore pas croisé d'ail des ours dans le coin ;)
— Reglisse, le 16 avril 2013 à 17:08Très belles photos comme d'habitude !
Oh la la quel beau pain!! J'adore!
— Culinaire Amoula, le 16 avril 2013 à 19:21Bises...
Testé ce soir, et approuvé par toute la tablée - ou presque : mes petits Princes ont trouvé le goût de l'ail des ours trop fort. Quant aux grands, ils l'ont dégusté en plat principal avec une belle salade de crudités. A faire et à refaire !
— La Belle au Blé Dormant, le 16 avril 2013 à 20:56Merci Lilo !
PS : tu crois qu'on peut le préparer à l'avance et mettre le tout au congélateur avant cuisson ? Histoire d'en profiter plus longtemps que la saison de l'ail des ours, et aussi de gagner du temps. Peut-être que je pourrais déjà congeler quelques pots de pesto...
Un pain à l'ail des ours, cette recette là manquait à mon répertoire. À part le pain, j'ai tout ce qu'il faut en réserve. Je vais tester en mini portions pour un premier essai.
— Vanille, le 16 avril 2013 à 22:48Ca a l'air délicieux :)
— Coline, le 17 avril 2013 à 17:00Merci pour la recette !
J'ai bien envie de la tester maintenant ^^
Coline ♡
c'est moi, l'ours, devant "ton sublime pain ", miammmmmmmmm bisous bisous TITOU..............
— titou, le 17 avril 2013 à 17:33Bonjour Linda, Je suis bouche bée devant la beauté de vos photos. J'ai vu la photo du début mentionnée dans l'article sur la prise de photos pour le livre. Effectivement quels progrès ! Ce n'est juste plus comparable. J'admire votre talent... Je reviendrai et je vais tester le pain à l'ail des ours. J'ai une fôret d'ail des ours à côté de chez moi... Doux dimanche.
— Fée grain de ciel, le 20 avril 2013 à 20:01superbe!!!
— Nuage de lait, le 20 avril 2013 à 22:00j'adoooore
bises
jojo
Mes papilles se déchainent devant tes photos !
— nedj, le 22 avril 2013 à 22:43Olalala Super idée comme d'habitude ..... Hier j 'ai fais quelques bocaux de boutons d'ails des ours je vais attendre 3 semaines avant de gouter comme tu nous l'indiques dans ton livre j ai aussi trouvé des violettes donc la liqueur est aussi dans son bocal ... faut il enlever la verdure qui entoure la fleur ? merci et encore merci pour tout ce que tu nous fais partager.
— vyvy, le 25 avril 2013 à 13:47Une jolie recette toute simple qui sent bon la campagne....
— Ptite momo, le 27 avril 2013 à 14:45Fan de votre blog et surtout de vos photos, je craque à chacune de vos recettes! Je vous fais un petit coup de pub sur mon blog à l'occasion de votre livre (comme j'avais déjà fait pour celui des châtaignes à sa sortie). J'espère que ça pourra apporter un petit plus (sans fausse modestie). Bonne continuation.
— Vanille, le 28 avril 2013 à 16:25Merci pour vos commentaires :) Visiblement la recette a plu, c'est chouette ! Depuis l'article j'ai reçu pas mal de mails de lecteurs me demandant où trouver de l'ail des ours dans leur département. La plante est présente sur toute la France, mais absente en Aquitaine et PACA (les cartes botaniques indiquent qu'il y en aurait dans le Languedoc-Roussillon). Quant à son biotope, relisez l'article ;) Prenez une carte, repérez les zones forestières traversées par des ruisseaux ou très vallonnées !
— Lilo, le 29 avril 2013 à 08:36BelleBlé, merci d'avoir testé la recette et contente qu'elle t'ait plu ;) Les enfants n'aiment pas trop l'ail des ours, c'est normal, car très très aromatique. Oui tu peux tout préparer à l'avance et mettre au congel (bonne idée d'ailleurs) ;)
Vyvy, non tu peux pas te permettre d'enlever le petit bout de vert autour de la violette, tu y passerais trop temps !
Depuis ton article, j'ai remarqué que cette plante pousse naturellement
— Valérie, le goût en éveil, le 29 avril 2013 à 13:46un peu partout en Corse. Je suis certaine que c'est bien de l'ail des ours mais les feuilles sont moins développées et ça me fait de la peine de les cueillir - en grande quantité - pour en faire du pesto : je les laisse vivre leur vie et j'attendrai le basilique de mon jardin. Bonne journée.
Super idée je valide ! J'adore l'ail des ours et la tomme, voilà une association juste trop bien :)
— cocotte et biscotte, le 29 avril 2013 à 18:00Chouette recette =)
— Elodie, le 2 mai 2013 à 15:59Je me demandais : combien de temps peut-on conserver un bocal de pesto d'ail des ours réalisé selon cette recette, bocal fermé, stocké dans un placard (mais sans passage dans l'eau bouillante une fois les pots remplis) ?? J'ai lu plusieurs choses, une semaine ? un an ?!
Merci d'avance pour vos retours d'expérience.
Elodie, merci ;) Impossible de conserver un pesto dans un placard sans l'avoir stérilisé. Et même en stérilisant, il y a un réel risque de toxine botulique (http://conserves.blogspot.fr/2005/1...). Elle adore se mettre dans les pots de pesto, tapenade et autres préparations huileuses non acides. D'ailleurs le site le Parfait ne délivre aucune recette de pesto pour cette raison-là. Garde-le une semaine au réfrigérateur ou congèle-le dans des bacs à glaçons, tu ne risqueras rien ;) Si tu veux tenter quand même, je t'assure que tu prends des risques.
— Lilo, le 2 mai 2013 à 16:37Merci beaucoup pour ces informations.
— Elodie, le 3 mai 2013 à 10:55Comme nous n'avons pas de congélateur (ni de frigo d'ailleurs ! :) nous allons consommer tout ça rapidement alors.
Je m'étais dit que je pourrais les plonger dans l'eau bouillante pour stériliser, genre 1 petite heure, mais après ce que j'ai lu sur les toxines botuliques, je vais m'abstenir !
Pour les feuilles qu'il me reste je vais les faire sécher =)
Peut-être la lacto-fermentation pourrait-être une solution ?
@ bientôt
C'est redoutable, de passer ici à l'heure du repas ! Magnifique blog, je reviens régulièrement. Bonne journée.
— Cocotine, le 14 juin 2013 à 12:01Un joli pain garni, bien appétissant ! je vois beaucoup de recette à base d'ail des ours, je goûterai bien un jour cette petite plante...
bonne soirée, bises
— Floriane, le 25 juin 2013 à 18:23Les photos sont vraiment très appétissantes ;)
— Sarah, le 8 août 2014 à 10:38