mercredi 19 septembre 2007
Figues rôties au Mas Amiel
Il y a quelques jours, j'étais au paradis des figues, non loin de Toulouse. Des amis ont en effet la chance de posséder un énorme jardin où de magnifiques figuiers se dorent la pilule au soleil. C'est la pleine saison là-bas et j'avais loisir de goûter les multiples variétés présentes dans cet Eden. Noires, vertes, violettes, au coeur rose tendre, rouge sang ou jaune orangé, ces figues ne demandaient qu'à être dévorées. ll faut dire que les oiseaux avaient déjà bien picoré dedans et pour les autres, une goutte de sucre perlait à l'extrémité inférieure des fruits (que l'on appelle l'oeil ou l'ostiole). J'aime la générosité et le brin d'insouciance qui se dégagent de la figue. A l'observer de plus près, jamais on ne pourrait imaginer qu'elle cache une chair si riche, si colorée, où fourmille tant de graines ! Comme la fraise, la figue n'est pas considérée comme un fruit au plan botanique : c'est un réceptacle contenant des graines. Son mode de reproduction mérite de s'y pencher, c'est une jolie histoire, vous allez voir...
Une drôle de reproduction...
Contrairement à ce que l'on pourrait croire, il n'existe pas de figuiers "asexués", mais deux arbres bien distinct, un mâle et une femelle. En hiver, le figuier mâle produit des petits réceptacles tout fripés contenant de minuscules fleurs. A l'intérieur de ceux-ci se trouvent également des blastophages, des guêpes lilliputiennes qui dorment tranquillement en attendant d'éclore en été. Lorsque ces petites bêtes sortent des réceptacles du figuier mâle, elles prélèvent en partant du pollen sur leur abdomen. Et à votre avis, où vont ces blastophages ? En direction du figuier femelle qui attend sagement le pollen du figuier mâle. Seule l'intervention d'un insecte minuscule, capable de s'introduire dans les réceptacles chargés de fleurs, pouvait permettre au couple de figuier de se féconder. En été, les femelles blastophages rentrent au bercail, chez le figuier mâle, pour y pondre leurs oeufs qui écloront l'année d'après. Je trouve que c'est un mode de reproduction assez incroyable qui montre à quel point la faune et la flore sont dépendants l'un de l'autre. Ce phénomène se déroule surtout pour les variétés de figuiers sauvages. Les figuiers domestiques (uniquement des femelles) n'ont pas besoin de figuiers mâles pour se féconder, ils fructifient sans pollenisation. Je n'ai pas le sentiment de m'être égarée avec cet aparté botanique, mais la recette dans tout cela ?
Des fruits gorgés de sucre, de soleil et de Mas Amiel
De retour chez moi, j'avais encore un petit carton de figues, mais elle avaient mal supporté le voyage Toulouse-Bourges. J'avais donc envie de tenter une recette simple et rapide. Il y a quelques temps, un ami m'a offert une bouteille de Mas Amiel, un vin doux naturel produit dans les Pyrénées orientales. Sur l'étiquette de la bouteille, je découvre ceci : "Avec sa robe aux reflets cuivrés, un nez et une bouche très complexe (cacao, réglisse), ce vin apprécie la compagnie des fromages à pâte persillée ou des desserts au chocolat". C'est surtout le mot "réglisse" qui a retenu mon attention. Je trouve que les parfums de la figue rappellent cette saveur corsée. Quelques figues dans un petit plat à gratin, un bon verre de Mas Amiel, du sucre de canne, des pignons de pin et au four, "on verra bien ce que cela donnera...". Trente minutes après, je découvrais des figues presque confites baignant dans un sirop sombre aux essences marquées. Si l'on peut reprocher à la figue de perdre du goût en cuisant (dans les confitures, les cakes...), ce n'est pas du tout le cas dans cette recette qui la met vraiment en valeur grâce au Mas Amiel. Dès la première bouchée, je suis tombée sous le charme de ces figues sucrées ayant libéré des arômes rappelant le sud, la terre, les vignes, le soleil !
Ingrédients pour 4 personnes
12 figues - 1 verre de Mas Amiel - 80 g de sucre de canne - 50 g de pignons de pin
Temps de préparation : 5 min
Niveau : facile
Coût : tout dépend si vous achetez les figues ou pas
1- Préchauffez le four à 190 °C. Lavez les figues et essuyez-les avec précaution. Coupez les pédoncules et fendez l'extrémité des figues en quatre.
2- Disposez les figues dans un plat à gratin, versez dessus le Mas Amiel, ajoutez les pignons de pin et saupoudrez dessus le sucre de canne.
3. Enfournez durant 30 minutes en arrosant les figues de temps en temps.
D'autres recettes par ici !
Beignets aux figues
Chutney mi-figues mi-raisins
Tarte Tatin aux figues, pâte vanillée et caramel au Porto
Commentaires
Mmmmmhhh, délicieux! Ces figues sont belles...
— Rosa, le 19 septembre 2007 à 15:58Bises,
Rosa
J'ai trouvé ton explication sur la reproduction des figues très poétique...un joli cours de nature qui m'a fait m'évader un peu!
— yaya, le 19 septembre 2007 à 16:00Merci pour cette jolie aparté botanique ! Je raffole des figues, ton billet me ravie !
— Emilie, le 19 septembre 2007 à 16:01Que c'est joli ! J'espère qu'il y en aura encore début octobre à Antibes, je ferai ce dessert pour l'homme que j'aime !
— Christou, le 19 septembre 2007 à 17:09Que conseilerais-tu pour remplacer le Mas Amiel?
— Choupette, le 19 septembre 2007 à 17:50très appétissant. Je crois que le domaine du mas d'amiel est près de chez moi!
— valmary nathalie, le 19 septembre 2007 à 18:13je vais aller chercher mon échelle pour cueillir mes figues.
Figues et Maury : j'adhère à 300% !!!
— lorette, le 19 septembre 2007 à 18:46J'avais d'ailleurs publié une recette sur mon blog une fois. Miam, tu me donnes des envies !
Amiel mon préféré avec des noix , du roquefort ,des figues...du chocolat...
— garance, le 19 septembre 2007 à 19:22Garance
Rhooo quelle chanceuse...j'ai payé des figues le WE derneir une petite fortune (enfin tout est relatif)...Avec le mas amiel ce doit être terrible!!
— Mets aventures, le 19 septembre 2007 à 20:32audrey
Superbe LILO, quel joli billet qui de plus tombe à pic en cette période de figues ! Je vais m'empresser de l'essayer
— NIC, le 19 septembre 2007 à 20:50le maury et le chocolat, c'est éjà une bien belle histoire d'amour :)
— marion, le 19 septembre 2007 à 20:51Avec les figues dont je suis folle, je n'ose imaginer le mariage ! Ce doit être sublime tout simplement !
Et comme j'ai tujours du Mas Amiel dans mon placard ...
Merci Lilo :)
Hélas, pas de Mas Amiel chez moi , mais encore pas mal de figues, généreusement offertes par mon voisin; du coup, je teste pleins de nouvelles recettes, la dernière en date n'est autre que ta tatin de figues (depuis le temps que je voulais la faire, celle-là...), qui a fait l'unanimité! Une fois n'est pas coutume, c'est moi qui ai donné une recette à ma maman (et non l'inverse), alors merci, Lilo!! Evidemment cette recette-ci me tente,reste à me procurer la bouteille miracle...
— Cécile, le 19 septembre 2007 à 21:26Et dire que je me suis faite ouspiller par mon papa le week-end dernier parce que j'avais utilisé un vin de 2001 pour faire mon bourguignon (mais Papa, les chefs ils disent que plus le vin est bon, meilleur est le bourguigon !).
— Mamzelle Gwen, le 20 septembre 2007 à 09:35Et là, que'est-ce que lis sur l'étiquette de ton Mas Amiel "cuvée spéciale 10 ans d'âge" ! Planque ton blog, si mon père voit çà, sa moustache va être toute pleine d'épis (signe distinctif du Papa en pétard).
Très belle histoire d'amour où l'on fait rôtir les enfants ! mais dans du Mas Amiel.....Pour ma part j'ai du Mas Amiel, mais pas les figues ....
— françoise, le 20 septembre 2007 à 10:00J'aime beaucoup l'histoire de papa et maman figue !
— Audinette, le 20 septembre 2007 à 10:43Toi tu reussis a rendre la botanique petique, bravo.
— gracianne, le 20 septembre 2007 à 14:58Ahhhh, le Mas Amiel!!!! J'adore ce VDN, et j'imagine que ton dessert doit etre délicieux!!!
— MissCannelle, le 20 septembre 2007 à 15:22J'ai cru rêver en lisant ton titre !!! J'ai fait des figues rôties au Maury de chez Mas Amiel ... ce matin ! Et je te jure que ce n'est pas un commentaire de circonstance ! ;-)
— Valérie, le 20 septembre 2007 à 17:21Ah ben oui, tu as posté hier ! Mais moi je viens seulement de le lire ! ;-))
— Valérie, le 20 septembre 2007 à 17:23Allechant ! malheuresement les figues sont rares par chez moi
— salwa, le 20 septembre 2007 à 18:49quand tu parles de cet eden je rêve.
— Marie, le 20 septembre 2007 à 20:28Ici on les achète avec parcimonie .
super prix 3.95 euros le kilo 500 ....
Alors je les ai bichonnées pour les conserver et faire des salades au miel et chèvre : j'adore ....
Et voilà une recette de plus qui me séduit... Il me reste quelques figues... Mais peu...
— $ha, le 21 septembre 2007 à 13:47Pas de mas Amiel non plus , mais j'ai fait un joli vin de noix( qui sent la figue je trouve !)
— irisa, le 21 septembre 2007 à 14:52Huuuuummm! quel délice!j'adore les figues!
— Lakbira31, le 21 septembre 2007 à 23:29Je ne connais pas ce vin mais ta recette me fait vraiment envie !
— guylaine, le 22 septembre 2007 à 23:07En lisant votre billet me viennent deux souvenirs merveilleux le figuier du jardin de mes beaux parents,abattu pour cause d'envahissement par ses racines de la salle à manger des voisins!quel déchirement quand il a fallu renoncer à cette petite perle de sucre si savoureuse et autre délice le conte si bien senti de Julos Beaucarne la figue et le paresseux merveille des merveilles quel merveilleux blog j'aime venir m'y délecter merci...
— mamilou, le 23 septembre 2007 à 11:40J'aime beaucoup le Mas Amiel et l'utilise parfois pour faire des sauces avec un trait de vinaigre balsamique. Voici une nouvelle idée légère et parfumée tout à fait bienvenue et je trouve qu'avec une boule de glace vanille maison, ça fait même un dessert chic.
— Eliflo, le 23 septembre 2007 à 16:20Grande fan de figues c'est un cadeau que tu me fais là! Par contre, je n'ai pas de Mas Amiel, mais je vais bien trouver qqc qui saura mettre la figue tout en valeur!!!
— Clairechen, le 23 septembre 2007 à 16:23c'est encore le moment des figues..alors profitons-en pleinement...en plus j'adore ce fruit
— eleonora, le 23 septembre 2007 à 21:41Voila donc pourquoi le mien de figuier ne donne rien, les fruits restent immatures, malgrés une trés belle couleur.
— ARNO, le 24 septembre 2007 à 05:20je suis heureux de m'être enrichi...
Belle recette également
C'est fou, cette histoire de reproduction des figues - surtout fou que ça ait réussi à m'intéresser autant :-)
— LeCookieMasqué, le 24 septembre 2007 à 10:05Recette très tentante ... mais qui me rapelle que mes champs de figuiers (et d'oliviers) familiaux ont brûlé cet été en Grèce :-(
Et si je ne l'avais déjà mentionné : très chouette blog.
Et oui, la nature est bien faite ! merci encore pour ces explications. Tu as de la chance d'avoir des figues fraîches. Je note la recette.
— Hélène, le 24 septembre 2007 à 11:01Je veux des fiiiiigues !
— Tit', le 24 septembre 2007 à 15:47Beaucoup de poesie dans tes belles descriptions, je raffole de la figue, et comme cela fait trois ans que je n'ai pas pu y gouter, elle me manque enormement :S Encore un joli billet!
— Auralyn, le 24 septembre 2007 à 19:21Des figues !!!! J'en suis une vraie folle dingo, j'adoooooooooooore ! Mais toute nature pour moi :o)
— Béré, le 24 septembre 2007 à 20:31J'ai entendu parler de cette histoire d'insectes fécondants cette été, par un ami algérien, m'expliquant que chez lui (sud algérien), on devait faire la fécondation "à la main" (ça doit prendre un temps...) Donc je découvre depuis peu l'existance des figuiers mâles et femelles...
— Delphine, le 26 septembre 2007 à 08:52Pour en revenir aux figues, je me blâme, ça fait un moment que je veux m'y mettre -pas à la cuisine, même si j'aimerais aussi- mais chaque fois que j'en achète, elles sont si belles,(et si apêtissante) qu'elles ne font pas office de modèles assez longtemps pour être utiles... Dure la vie! ;-)
Félicitation. Votre site est tout simplement superbe. J'ai remarqué qu'au fur et à mesures vos photos deviennent de plus en plus belles. On dirait des photos de pros.
— Ysatis, le 26 septembre 2007 à 20:32terriblement tentant...
— lory, le 3 octobre 2007 à 13:36La prochaine fois, je tâcherai de repérer les petits sacs fripés du papa figue ... ;o) Une jolie leçon de nature ... Si en plus tu me parle du Mas Amiel, je ne peux que succomber.
— Hélène (Cannes), le 18 octobre 2007 à 12:14Bon, là, je file voir un certain fondant au chataîgnes qui m'a fait de l'oeil en passant !
Bises
Hélène
J'avoue que je ne prends pas le temps de lire tous les coms. C'est juste pour dire que j'ai acheté ma première bouteille de Mas Amiel, qui est le nom du cave privé d'un producteur de Maury, notre vin doux local, il y a 15 ans. Un pur délice. Aujourd'hui j'ai toujours une bouteille de Maury sur mes étagères mais du coop car j'ai un ami vigneron de Maury et c'est son vin. Je remplace toujours des recettes qui demande du porto ou autre vin doux soit avec le Rivesaltes, soit avec le Maury. Et j'achète un vinaigre au Banyuls qui est exceptionnel! On fait du bon vin doux ici dans les POs!
— Jane, le 19 novembre 2007 à 18:57Merci Lilo de cette délicate attention.Je l'avais déja repérée , car j'aime aussi le Maury du Mas Amiel !Essayez avec quelques framboises , vous verrez , c'est délicieux
— jean-charles ROLIN, le 8 décembre 2008 à 13:21